La rencontre débat sur la charge mentale de Coline Charpentier
Autrice d’un ouvrage sur la charge mentale
Notre volonté de comprendre le féminisme ne s'arrête pas seulement sur ce que les gens ont à dire dessus, nous voulions aller à la rencontre de plusieurs personnes militantes qui peuvent nous aider à comprendre les motivations des membres du mouvement.
En effet, l’avis des personnes qui luttent pour les droits des femmes sont les mieux placées pour nous faire comprendre les convictions, les valeurs, et même la complexité du féminisme.
Après avoir assisté à la visite guidée organisée par l’agence de visite Feminist of Paris, nous nous sommes dit qu’il fallait absolument assister à un événement organisé par une association, cela nous permettrait de voir de quelle manière s’engagent les militantes féministes des associations.
Nous sommes tombées sur un post instagram féministe qui avait poster l’affiche d’une rencontre-débat avec l’écrivaine Caroline Charpentier qui aborde le sujet de la charge mentale, qui se déroulait à la Maison des Initiatives étudiantes de Bastille.
Ce que nous avons compris avec cette rencontre débat, c’est qu’il y avait plusieurs branches de mouvements, ce qu’on appelle le féminisme intersectionnel. Chaque branche défend des droits différents, par exemple, il y a le féminisme intersectionnel pour les femmes transsexuelles.
De plus, nous avions surtout compris que le féminisme en tant que mouvement philosophique se renouvelle souvent, car les militantes (et les militants) cherchent toujours à déconstruire les formes de sexisme qui existe dans notre société.
Il y a de nombreuses explications scientifiques (sociologie, biologie, etc.) apportées pour déconstruire les comportements et les pratiques culturelle qui nuisent à l'émancipation féministe.
D’ailleurs, les militantes tentent d’aider à faire comprendre leurs discours militants de manière pédagogique, elle n’utilise pas de forme de violence verbales (insultes) ou physique lorsqu’elles échangent avec plusieurs personnes.
D’un autre coté, en tant que femmes, nous nous étions senties comprises, car les sujets abordés qui dénonce ces actes, ces paroles et ses modes de pensée sexiste, qui sont profondément ancrées dans la structure de la société. Nous avons réalisé que le féminisme touche les femmes, mais pas seulement, elle touche les hommes aussi. La société dans laquelle nous vivons est patriarcale, c’est-à-dire que la société est construite autour d’un système qui favorise la domination masculine.
Donc, malgré le fait que les hommes ne vivent pas de la même manière que les femmes, les actions de chacun ont un impact dans la vie des autres.
Ainsi, nous avons compris que le féminisme est une nécessité pour les femmes et la société et qu’il contribue à défendre des droits humains qui sont facilement remis en question.
Le déroulement de la rencontre
Caroline Charpentier est une professeur d’histoire dans un lycée à Saint-Denis, elle est militante féministe spécialisée dans l’engagement du féminisme lesbien. Elle est aussi une mère de 33 ans qui vit avec son compagnon.
Et elle a décidée de créer un compte Instagram appelé “T'a pensé à ?” où elle partage des témoignages de femmes qui parle de la charge mentale qu’elle accumulent dans leur vie de couple. Le compte rencontré un succès, il y a 12 000 témoignages presque exclusivement fait par des femmes, le peu d’homme qui commente sont insultants.
Ce qui lui a inspiré l’idée de créer un compte Instagram pour que les femmes témoignent de cette charge mentale, c’est le fait de parler avec différentes femmes en couple de son entourage. Ce qui lui a permis de se rendre compte qu’elle partage les mêmes expériences de couple qu’elles.
En effet, toutes ces femmes se plaignaient de la même chose, leur conjoint ou le copain ne s’investit pas dans les tâches domestiques. Alors, que cela soit le ménage, les devoirs des enfants ou encore l'organisation des vacances, leurs hommes ne s’investissent pas assez.
“On est des féministes, mais plus dans nos maisons”
Le problème, selon Caroline, c’est que les féministes sont engagé et rebelles, mais lorsqu’il s’agit de la répartition des tâches domestiques, il y a encore des grandes inégalités qui persistent, la charge mentale n’est pas assez définie.
Qu'est-ce que la charge mentale ?
La charge mentale serait une exaspération mentale qui est due à une charge de travail beaucoup trop élevée pour un individu, ce qui la caractérise, c’est le fait que ce travail est fourni est au service de l’autre.
La sociologie du travail met en avant le rapport qu’ont les mères, les femmes avec le travail domestique (le rapport maman - enfant) et professionnel (hôtesse, travail au service de l’autre) qui se caractérise par une servitude aux autres et l’oubli de sa personne.
Caroline ajoute que cette charge mentale est vécue majoritairement par les femmes qui vivent avec un conjoint et/ou des enfants. De plus, elle explique que les filles aînées des familles reçoivent aussi cette charge mentale due au fait qu’elles sont représentées comme les “deuxièmes femmes” de la famille.
Elle précise que cette charge mentale est due à investissement élevé sur tous les domaines de la vies, sur le plan sexuel, les femmes prennent à pilules et se surveillent.
En outre, sur le plan professionnel, avec les congés maternité, beaucoup de femmes arrêtent de travailler temporairement ou définitivement, ce qui nuit à leurs projets personnels.
De plus, elle explique que les filles aînées des familles reçoivent aussi cette charge mentale due au fait qu’elles sont représentées comme les “deuxièmes femmes” de la famille. Il y a l’exemple du ramadan où les femmes se préparent à un mois de charge mentale.
D’ailleurs, Caroline précise que la charge mentale concerne toutes les femmes, peu importe leur orientation sexuelle, leurs origines sociales, ethniques et leurs appartenances religieuses.
Ensuite, elle aborde le fait que les hommes ne prennent pas au sérieux la charge mentale de leurs compagnes. Elle explique que l'éducation genré a influencé les hommes à penser qu’ils n’ont pas à se charger des tâches domestiques. Et elle ajoute que les hommes sont éduqués de manière à ce qu’il n’exprime pas ses émotions et qu’il évite d'être empathique, car ces comportements sont réservés aux femmes.
Ainsi, les hommes n’ont pas l’habitude de se mettre à la place des autres et donc ils éprouvent du mal à comprendre leur copine, leurs femmes lorsqu’elle s’exprime sur cette charge mentale.
En outre, Caroline parle du sentiment de culpabilité que les femmes ressentent quand elles ne sont pas capables de réussir à gérer tout le travail qui leur est assigné. Les femmes sont soumisent à une pression par rapport au faite de correspondre à l’image parfaite de la femme dévoué pour sa famille, qui réussit à s’occuper de toutes les tâches domestiques, mais ca ne représente pas la réalité.
"Les femmes qui pètent un plomb"
La charge mentale représente un gros problème dans les couples, car le fait que les femmes ait beaucoup plus de choses à faire que les hommes engendre des disputes et à une instabilité du couple. En effet, Caroline illustre ses propos avec une étude de l’INSEE qui révèle qu’en 2010, il y avait 1 h 30 d’écart de tâches ménagères effectuées entre les femmes et les hommes, qui en faisaient beaucoup moins.
" C’est aux hommes de chercher à participer à la tâche ménagère."
L’autrice continue en expliquant que c'est aux hommes de changer leur comportement dans le couple, car les femmes ne peuvent pas établir un équilibre sur la participation à la tâche ménagère sans que les hommes y contribuent.L’autrice continue en expliquant que c'est aux hommes de changer leur comportement dans le couple, car les femmes ne peuvent pas établir un équilibre sur la participation à la tâche ménagère sans que les hommes y contribuent.
"J'en ai assez, je reviens que dans trois jours"
Témoignage anonyme
ÉGALITÉ VS ÉQUITÉ
Le débat entre féministes sur les deux idées
Caroline explique que les féministes qui sont pour une égalité des répartitions des tâches considèrent que le temps libre qu’elle s’autorise à autant de valeur que celui de leur compagnon.
D’ailleurs, elle explique qu’elle est pour l’égalité : "Je considère que le temps perso de repos, de ménage et de militantisme est considérée égale à celui de mon compagnon".
Et de l’autre côté, il y a les féministes qui sont pour une équité de la répartition des tâches domestique, pour elles : la femme peut décider de faire plus le ménage que l’homme, mais en contrepartie elle prend l'argent de leurs maris ou leur copain pour “profiter” de faire des achats.


